Vieux Gréements Saint Nazaire

Gérard Moulec

«Des arts Plastiques a l’art ké au logis»

Si notre Gégé des VG porte déjà l’art dans son prénom, il eût été fort charmant pour lui de s’appeler Moulard.

Hélas, pour lui, il ne naquît pas à Arras, en Ardèche ou à Moulinsart, mais tout simplement a Guérande, il faut bien naître quelque part !

De ses parents Moulec, il hérita du plaisir parfois aride des visites de musées les mardis, il y croisa Le Caravage de l’ère baroque, mais aussi Léonard De Vinci et Marc Chagall.

Ce n’est que plus tard, avec son camarade Bernard qu’il s’arrima au plaisir du quatrième art ; Il apprît la guitare, la harpe et chose plus rare la cithare. Et de Charles Aznavour il préféra Richard Wagner Bella Bartock et le très grand Mozart.

A chasser le renard ou le joli canard il partit rarement, mais c’est bizarre, il préférait arpenter les mares pour trouver des têtards, il détestait les armes et préférait les arbres.

De 68, il opta pour le mois de mars, s’arma d’une barbe, alla de bars en bars fuma quelques pétards devant les barricades, pour lui trop de bazar, il ne s’assit pas au mitard et se mit au cigare!

A Paris, il étudia les beaux arts et s’il toucha a l’architecture et faillit être barman il termina bien sur professeur d’art plastique.

De retour dar dar dans son pays de canards et de têtards, des jeunes fêtards des pauvres bâtards ou de ceux toujours en retard, il s’occupa jusqu’à tard le soir. Pendant plus d’un quart de siècle avec son arc de barde il toucha la jeunesse de milliards de dards pour partager son savoir avec acharnement.

Avec Chantard (un nom d’emprunt), dans le quartier de la gare qui n’existe pas, il eurent deux beaux garçons, qu’il nommèrent Molfar et Zacar...( noms d’emprunts).

De la mare a la mer, de la barque a l’arcoa ou du grand art de rêver, le lascar Gérard sortirait son poignard pour défendre l’art comme GÉRAREMENTVUÇA . 

Gérard aux VG en novembre 2025, lors des 90 ans de Jean-Claude Boursier et inauguration d'un BBQ...à droite, Gérard lors de Journées Européennes du Patrimoine 

Gérard dans son atelier de la campagne, imaginé par l'IA

Jeudi 20 novembre marquait le jour du Beaujolais nouveau, cette étrange et universelle célébration du vin de Gamay. Pour les Vieux Gréements de Saint-Nazaire, la date offrait un excellent prétexte pour inaugurer un drôle de canot, baptisé à cette occasion La Perle de Penhoët.

La soirée, annoncée comme la porte d’entrée de l’hiver, s’est déroulée dans le hangar n°1 de l’association, transformé pour l’occasion en caboulot festif malgré une température résolument hivernale. Les convives, fidèles à la tradition des Vieux Gréements, étaient invités à apporter leur terrine maison. Résultat : un concours improvisé de saveurs, où la terrine aux myrtes clémentines corses a suscité bien des débats et sans doute remporté les suffrages.

L’association, de son côté, avait mis à disposition un excellent Beaujolais-Villages de chez Joubert, à Quincié. La recommandation du vigneron de le servir à 14 °C n’a pas vraiment pu être respectée : le hangar plafonnait à 8 °C… mais qu’importe, l’ambiance, elle, était bien au-dessus du zéro !

  Alain et Stevla donnant le dernier coup de pinceau au "bar à huitres" 

L’un des temps forts de la soirée se cristallise autour d’un petit canot breton donné par Fabien : un charmant rafiot du Croisic, désormais inapte à la navigation, mais promis à une seconde vie décorative. Grâce à la Recyclerie d’Alain, à la complicité de nombreux bénévoles et à la touche artistique de Stevla, la coque s’est métamorphosée en bar à huîtres et buvette associative — la fameuse Perle de Penhoët.

Tout était alors prêt pour le baptême : sous les applaudissements, Fabien a exécuté le geste rituel, versant quelques gouttes de vin breton sur l’étrave en proclamant officiellement le nom du bateau.

Autour de la Perle, les verres se sont remplis, les terrines ouvertes, les conversations lancées. Malgré le froid mordant, Christian a tenté — sans grand succès mais avec beaucoup d’entrain — de faire chanter les adhérents et amis. Il faut reconnaître que le cœur y était : la chaleur humaine compensait largement celle qui manquait au thermomètre.

  Fabien, photo de gauche, ancien propriétaire du Vag Bihen devenu La Perle de Penhoët ce fameux jeudi 20 novembre 2025 aux Vieux Gréements de St Nazaire

Ainsi s’est ouverte, avec panache et convivialité, la saison hivernale des Vieux Gréements. Une soirée à la fois simple et joyeuse, fidèle à l’esprit du port et à la bonne humeur de ses marins d’un soir.

  Un montage virtuel avec la main de l'IA

Yannick C , un garçon très poulies

Par Alain S

Suite à de nombreuses années passées dans le monde de l’aéronautique, ce technicien du centième de millimètre, aurait pû passer une retraite en père peinard avachi dans un canapé. Ce grand timide passa quelques temps aux VG, tel un émissaire de l’ONU en mode observation ; il hérita alors du surnom « main à la poche » Mais un couteau suisse ne reste pas longtemps au repos …

féru de mécanique auto il passa dans un nouvel univers : la menuiserie ;laissant le commodo il s’attaqua à la varangue et quelle varangue !!! une œuvre d’art pour l ‘Avel Dro...

Travail sur l'Avel Dro... fabrication de varangues toujours pour ce même bateau

fort de sa devise ; tout est réparable  Tout est faisable, sauf les miracles bien entendu .Yannick remit en état tout ce qui tourne et tout ce qui coupe. Et comme c’est un gars qui ne manque pas d’air, il s’attaqua sérieusement au monde de l’air comprimé, avec l’aide de bricoleurs fous, il remit en état un vieux compresseur abandonné et les tuyaux de l’atelier sentirent à nouveau l’air circuler dans leurs veines rouillées, il y ajouta un compresseur bidouillé à base de bonbonne de gaz et pour finir un caisson de sablage et d’aérogommage !!! De son passage à la recyclerie surgirent des phares issus d’embases moteur qui lors de la dernière vente chez CHRISTIE’S ont provoqué des émeutes mémorables*.

s’il a su s’entourer de semi pros tel Jean Yves L un ancien roi du scalpel ou de Gilles J une référence du « va pas trop vite, » il ne rechigne pas à transmettre quelques secrets à certains « deux mains gauches » désœuvrés…

Sa dernière passion ne fut pas celle du Christ mais celle des poulies ... Yannick déchiffra les mystères des simples,des doubles,des triples, des estropes, des mouflés, des caps de mouton et autres margouillets, nous ne parleront pas ici des demi poulies...

mais quand Yannick ce gars très poli, poli sa poulie tout le monde pâlit et c’est sur il n’est pas au lit.

NB : les phrases suivies d’un * sont parfois exagérées...

Samedi : Expositions, visites et premières navigations

Au siège de Penhoët, les visiteurs ont pu admirer les superbes maquettes de bateaux réalisées par Dominique Vincent, ainsi que les caricatures de marins et peintures de voiliers du talentueux Stevla (Stéphane Van Laer), qui donnaient aux locaux du hangar N°1 une atmosphère artistique et maritime unique.
Les bateaux en réparation étaient présentés avec soin grâce à de beaux panneaux explicatifs confectionnés par Gérard Moulec et ses assistants. Pendant ce temps, sur le quai du Commerce, l’équipe des voileux proposait des promenades sur nos voiliers : Yannick, Gilles et Alain guidaient vers l’Avel-Dro, tandis qu’Hervé ouvrait aux curieux les portes du Boréas, notre voilier amiral.

Nos locaux du hangar n°1 prêts à accueillir les visiteurs autour des bateaux et des expositions ; 
ici, Andromède, nouveau grand chantier de restauration 2025‑26

Dans le hangar H1, les visites se sont enchaînées toute la journée, entraînant quelques adhésions nouvelles et même des candidatures pour passer le permis bateau. Des bénévoles guidaient de petits groupes à la découverte des lieux, tandis que Thierry Cimaco menait en urgence des travaux improvisés pour dévier l’eau infiltrée par les chéneaux vétustes, conséquence des fortes pluies du jour.

Des tableaux de Stevla, une table à cartes récemment restaurée et des objets de la recyclerie : 
nouvelle attraction de cette Journée du Patrimoine

La chorale Entre chants et gréements assurait avec brio l’animation musicale, donnant du cœur à cet événement festif. Malgré les averses, Pascal Desbois s’employait à griller ses saucisses dans la bonne humeur, épaulé par Guylaine et Catherine aux billigs pour les crêpes et galettes.

En fin de journée, Christian Lemée animait sa conférence sur les épaves de la Baltique, qui a rencontré un tel succès qu’il a fallu ajouter des sièges pour accueillir tous les participants.

Dimanche : navigations et musique festive

Les promenades en voiliers sur le bassin de Saint-Nazaire se sont poursuivies grâce au dynamisme de Pierre et Sacha, qui assuraient les rotations des bateaux.

Au siège de Penhoët, l’après-midi a été marqué par une animation musicale énergique : un groupe installé sur la grande estrade a invité le public à danser, attirant même des passants depuis l’extérieur.

Christian Lemée proposait alors une nouvelle conférence passionnante, qui fut, comme la veille, suivie avec beaucoup d’intérêt.

Ces deux jours ont permis de faire vivre et briller notre patrimoine dans tout Saint-Nazaire, inscrivant notre modeste apport maritime dans le cadre local, national et européen des Journées Européennes du Patrimoine. Un week-end riche en rencontres et en partage, où bénévoles et visiteurs ont écrit ensemble une belle page de notre histoire associative.

Cinq photographes... un même sujet